Crimer, la présence scénique à son paroxysme

Le groupe zurichois Crimer se produisait sous le club tent en ce premier jour de Paléo 2018, il a pu à la fois faire danser et faire sourire les festivaliers qui devaient se mettre dans le bain de cette 43ème édition. C’est particulier, Crimer. Non pas tant musicalement, leur pop planante au synthé dont se démarque la voix grave et vibrante du chanteur a quelque chose de l’ordre de la new wave perdue des 80s, surtout si on les associe à Depeche mode, qui investissait la grande scène quelques minutes après les trois compères zurichois, et avec lesquels la parenté et l’inspiration musicale sont indéniables. Mais scéniquement, le leader du groupe semblait vivre sa musique au plus profond de son être, invitant par mimétisme à danser avec lui, à se démembrer pour se laisser porter. Mais si certains dans le public se sont sentis poussés par la vague d’énergie du leader du groupe, la prestation en aura certainement amusé plus d’un, au vu de l’esprit bon enfant qui régnait dans le public. Entre pas de danse inattendus, yeux du chanteur masqués par sa tignasse et visibles seulement après 3 morceaux, et autres membres du groupe moins enclins à se trémousser, concentrés sur leur musique mais parfois pris d’une fièvre dansante lorsque le personnage principal de ce show les y invitait en les dévorant du regard ou par ses contacts sensuels et complices. Chacun aura eu de quoi sourire durant ce spectacle, mais impossible, après les premiers étonnements passés, de ne pas se prendre (au moins un peu), au jeu, enjoint par le chanteur, savant harangueur de foules et communicateur hors-pair...
Panteón Rococó, du pogo à la sauce mexicaine

Panteón Rococó, du pogo à la sauce mexicaine

Le groupe Panteón Rococó s’est produit jeudi sur la scène du Dôme, au Village du Monde. Il a enflammé le public par son énergie et ses idéaux communicatifs.   De l’énergie à la pelle Jeudi soir, sur le coup de 22h45, c’est une dizaine de musiciens qui se sont tranquillement installés sur la scène du Dôme devant une assemblée jusque là peu présente. Jusque là, car dès les premières notes des divers instruments à leur disposition, ce calme apparent a laissé place à une tempête, un déchaînement d’énergie de la part de chaque membre du groupe, ce qui a vite attiré divers aficionados prêts à se déchaîner devant la scène, sur ce que Paléo nomme de la “ska-punk zapatiste”. Une section cuivres d’un côté, de l’autre une guitare électrique et une basse, au second plan un rang de percussionnistes, et au centre, un chanteur s’époumonant en espagnol pour se faire sa place. Un véritable gang de mexicains, armés de leurs instruments, prêts à nous faire danser, sauter, chanter… et pogoter. Une musique pour rassembler Sans parler un mot de français, le chanteur fait bouger, crier, chanter son public de façon de plus en plus précise et politisée. Entre deux chansons d’amour, faisant lever le poing à l’assemblée, il chante la resistancia contre le gouvernement, puis contre le racisme, demandant de tirer des doigts d’honneur à un certain… Donald Trump, qui prévoit la construction d’un certain mur aux frais du Mexique. Un message? Rassembler! Que ce soit pendant un pogo (qui peut sembler violent, mais où la convivialité règne en maître), ou en montant les parties gauche et droite du public l’une contre l’autre...

Coup de coeur: Que vive le Cirque, pardi!

A la ruche, lieu de découvertes flamboyantes, il existe de ces instants inoubliables que l’on voudrait voir durer encore et encore. Cette année, la prestation du Cirque Pardi en fait partie… Entre acrobaties virevoltantes, danses, chansons et théâtre déconstruits, abstraits mais toujours dans le but de provoquer la réaction, l’étonnement de son public, la troupe Pardi réussit son pari, celui de réjouir. A voir jusqu’à samedi, sans modération...